Intro:
Toujours hystéro-pathétique
Moins besoin d’affection que de fric
La pluie trempe mon bomber kaki
Centre commercial Place d’Italie
Le vent se lève sur Tolbiac
Circuits kaputt, neurones en vrac
Et les grands immeubles s’allument
En se reflétant sur le bitume
Et l’horizon se bouche encore
Sur une tragédie sans décor
Dans une époque sans grandeur
Qu’on étrangle dans sa torpeur
Toujours le même mal du siècle
Les mêmes soupirs dans les règles
Les mêmes regards résignés
Devant les empires effondrés
Je redescends l’Avenue des Gobelins
Il gèle putain, quel temps de chien
Les cons heureux sortent du cinoche
Et leur parapluie se fout en torche
Lumière blanche des réverbères
Derrière les fenêtres, les télés s’éclairent
Et je regarde les halls des immeubles
De soir en soir toujours plus seul
Pile de boulot sur le bureau
Et toujours le moral à zéro
Le regard noyé dans le gris
Un peu de haine, tant de mépris
Lugubre fin de millénaire
Une tourmente sans lumière
Pas de salut en temps si durs
Naufrage des siècles obscurs